La bière qui ne raconte pas que des histoires
Dans la plus pure tradition monastique, deux frères s’associent pour élaborer, avec passion et gourmandise, une bière du dimanche brassée le samedi.
Ainsi nait, dans l’anonymat le plus total d’une néanmoins fort jolie bâtisse à pan de bois du vieux Laval, la Charlatane.
Depuis 2019, de brassin en brassin, le récit légendaire de la Charlatane, qui a inspiré tant d’auteurs et procuré tant de bonheur à travers les âges, s’écrit.
Et se boit.
La bière qui ne raconte pas que des histoires
La Charlatane à travers les âges, c’est la petite histoire qui fait la grande.
Soucieux de la transmission de cet héritage – parvenu jusqu’à nos jours par tradition orale – nous avons mis à l’écrit ces récits sous forme d’épisodes numérotés de façon arbitraire et discontinue. Vous les retrouverez sur les étiquettes de Charlatane. Bien évidemment, ils sont tous véridiques.
D’ailleurs, pour le garantir, tous les épisodes sont dument authentifiés par nos experts indépendants, qui attestent de la véracité des faits et de la solidité des sources.
Ce logo, issu d’une simple recherche google en langue anglaise sur Internet et qui n’a aucun rapport avec ce qui précède, vous garantit l’authenticité, la sincérité et l’exactitude du propos.
A la Charlatane, on ne rigole pas avec ça…
En 390 avant JC, le chef celte Brennus veut unifier les tribus sénones dans le but de marcher sur l’opulente Rome. Pour cela, il va chercher près de Jublains, Charlatanix le fameux druide des Diablintes et sa potion réputée magique.
Rapidement convaincus par la qualité du breuvage, les Sénons suivent Brennus dans son projet. Ils écrasent l’armée de Rome lors de la bataille de l’Allia et mettent à sac la ville aux Sept Collines. Épisode fameux de l’histoire de France, les celtes auraient exigé une rançon de 1000 livres d’or et truqué les poids lors de la pesée du tribut. Face aux protestations, Brennus aurait répondu « vae victis » (« malheur au vaincus ») et ajouté son épée dans la balance.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En signe d’apaisement, les gaulois laissèrent sur place quelques tonneaux de Charlatane dont profitèrent les vaincus traumatisés. C’est de là que vient l’expression « avoir le goût amer de la défaite »
L’histoire de Béatrix de Gâvre, figure féminine emblématique de Laval (ce qui lui vaut à la fois une statue dans la cour du Vieux Château et un quai), est méconnue. Arrivée des Flandres aux rives de la Mayenne en 1297 à la suite de son mariage avec Guy IX de Laval, la tradition rapporte que c’est elle qui introduisit dans le comté de Laval le tissage du lin.
Ce qu’on sait moins, c’est qu’en remerciement de l’apport précieux des tisserands flamands pour l’essor de l’industrie de la toile de lin en Mayenne, Guy IX offrit – en 1313 – le secret de fabrication de La Charlatane à la guilde des brasseurs de Bruges qui jusque-là peinait dans l’élaboration du breuvage.
Loin d’être un regret, c’est une fierté pour la Charlatane d’avoir permis – avec Béatrix de Gâvre – l’essor incroyable de l’industrie brassicole en Belgique.
En juin 1442 le roi de France Charles VII (celui que Jeanne d’Arc avait fait sacrer à Reims) se rend à Tartas à la tête d’une expédition de 16000 hommes.
Louis de Laval compagnon d’arme du roi spécialement chargé de veiller à l’approvisionnement de la boisson fermentée préférée de la Cour, la Charlatane, en fait évidemment partie.
Les anglais qui tenaient la place n’essaient même pas de résister et fuient. Ce fait d’arme glorieux est connu sous le nom de Voyage de Tartas.
Il permit à la France de lever bien haut un doigt aux Anglois (no offense) et de descendre bien bas des pintes de Charlatane.
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage
Ou comme cestui là qu'a aussi pris l'avion
et puis est retourné plein d'usage et raison
vivre en la Mayenne le reste de son âge !
Quand reverrai-je hélas, de mon petit Laval
La place du jet d'eau et le quai d'Avesnière.
Reverrai-je les tribunes de Francis Le Basser
Et tel un phare au loin le massif hôpital ?
Plus me plait le séjour de Jarry et Paré
Que des larges avenues les passants harassés:
Plus que l'haussmannien me plait la rue Sainte Anne
Plus la vieille ville, que le quartier Latin,
Plus ma Grande rue, que la chaussée d’Antin,
Et plus qu'les quais de Seine, un verre de Charlatane.
18 Janvier 1871, La France et la Prusse sont en guerre depuis plus d’un an et l’hiver frappe Laval et le reste de la France de toute sa rigueur.
Après la débâcle de Sedan et la défaite du Mans, l’armée de la Loire en grande forme, fuit, sous les ordres du général Chanzy. Elle vient chercher à Laval refuge et réconfort dans la ville de la Charlatane.
On dit que les chants à boire résonnèrent si fort du haut des remparts que les Prussiens surestimant le nombre de Français se résignèrent à la prudence et retardèrent l’assaut. Quelques jours plus tard l’armistice est signé. C’est ainsi que – grâce au talent de ses brasseurs – Laval fut préservée de la destruction.
Le général Otto von Pilsen revenu en France goûter un verre de cette Charlatane dira: « Nous n’avions aucune chance »
Elle a l’air bonne et ça se boit
« Veni Vidi Charlatani »
Jules César, 47 avant JC
« Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, Charlatane à volonté »
Charles Beaudelaire, 1857
Scène culte du Truman Show
